Le projet FIERES et les 12 jours d’action contre les violences basées sur le genre
Implanté depuis 2022 au Mali, dans les régions de San, Mopti et Tombouctou, le projet Filles et Éducation Résilientes (FIERES) est mis en œuvre par un consortium entre la Fondation Paul Gérin-Lajoie et le CECI, avec le financement d’Affaires mondiales Canada. Il vise à améliorer l’autonomisation des filles, des adolescentes et des femmes, notamment les plus vulnérables, via l’éducation et la formation professionnelle.
Dans le cadre des 12 jours d’action contre les violences basées sur le genre, FIERES s’inscrit pleinement dans la lutte pour l’égalité et la protection des femmes et des filles. En favorisant l’accès à l’éducation et à la formation, le projet contribue à renforcer la capacité des filles et des femmes à prévenir, reconnaître et surmonter les situations de violences ainsi qu’à s’affirmer.
Le témoignage d’Oumou Kassambara, 23 ans, habitante de Socoura, Mopti, illustre parfaitement l’impact du projet FIERES.
Oumou, jeune femme déterminée, a toujours porté en elle le désir de veiller sur sa famille après le décès de son père et l’état de santé précaire de son frère aîné. Avant le projet, elle coiffait les femmes de son village contre quelques pièces de monnaie, pour subvenir aux besoins de sa famille, mais ce n’était pas suffisant.

Crédit photo : partenaire APDF
Ainsi, Oumou a manifesté son intérêt pour suivre la formation offerte en maraîchage, malgré la désapprobation initiale de sa mère. « Ma mère estimait que je devrais m’orienter vers des activités plus féminines. J’ai choisi d’écouter mon cœur et de me lancer, quoi qu’il arrive », raconte-t-elle.
Grâce à la formation, Oumou a appris les techniques de picage, de désherbage et de sécurisation du périmètre. Elle a ensuite exploité un espace d’environ 6 mètres carrés dans la cour d’une connaissance, où elle cultive salade, aubergine et tomate. Bien que petit, cet espace améliore considérablement la qualité de l’alimentation de sa famille. Sa mère, initialement réticente, suit désormais avec intérêt la croissance des légumes et reconnaît l’utilité de cette initiative.
L’histoire d’Oumou est un exemple inspirant de courage et de persévérance. Elle a su dépasser les stéréotypes et montrer que le maraîchage peut être pratiqué par toutes, quel que soit le genre. Son succès a inspiré sa communauté et démontre concrètement comment FIERES contribue à l’autonomisation des femmes et à la transformation des mentalités.
L’autonomisation économique des femmes est un moyen concret d’améliorer leur conditions de vie ainsi que celles de leur foyers, mais aussi de réduire les violences basées sur le genre. En effet, avoir un revenu suffisant permet aux femmes à la fois de participer activement à la subsistance de son foyer mais aussi et de gagner en autonomie financière. Cela permet aux femmes de se réaffirmer comme agentes de changement, de bénéficier d’une reconnaissance communautaire de leur apport économique, et de rééquilibrer les rapports de pouvoir, souvent inégaux, avec leur mari et les hommes de leur communauté. Les changements progressifs de mentalité leur permettent de contribuer davantage sur des sujets familiaux (comme la gestion de la santé ou des terres et biens de la famille) et communautaires. Par ailleurs, le développement d’une activité génératrice de revenus stables et suffisants permet aux femmes d’accroître leur confiance en elles, leur estime d’elles, et leurs connaissances globales sur leur domaine d’activité. Elles sont moins vulnérables et font partie de réseaux de solidarité féminine, qui leur permettent d’accroître leur influence dans les espaces de prise de décisions locales. Finalement, les tensions économiques et alimentaires sont souvent des facteurs de violences basées sur le genre accrues ; les violences conjugales, par exemple, augmentent en période de difficultés financières et alimentaires. L’activité maraîchère en particulier vient pallier ces difficultés.
La Fondation Paul Gérin-Lajoie et le CECI poursuivent activement la mission du projet FIERES, en continuant à soutenir l’éducation, la formation et l’autonomisation des filles et des femmes au Mali. Grâce à leur engagement et au financement d’Affaires mondiales Canada, elles œuvrent pour créer des opportunités durables, transformer les mentalités et bâtir une société où toutes et tous peuvent s’épanouir en sécurité et avec dignité.