Solidaire avec le peuple haïtien et les partenaires sur le terrain, déroulant malgré le contexte d’insécurité les activités du Projet d’Appui à la Santé Sexuelle et Reproductive Égalitaire (PASSREL) dans la Commune de Croix-des-Bouquets, la Fondation Paul Gérin-Lajoie est plus que jamais aux côtés des communautés haïtiennes.

D’ici 2025, PASSREL a pour objectif de faciliter à plus de 60 000 adolescentes et femmes l’exercice leurs droits sexuels et reproductifs (SDSR). Face à la crise actuelle, l’Association des sages-femmes d’Haïti (ASFH), partenaire de PASSREL, a émis un appel criant pour la protection de ces droits pour les adolescentes, les femmes et les groupes marginalisés.

Dans une démarche de mobilisation et de sensibilisation en Haïti et au Canada, l’ASFH dénonce les répercussions dévastatrices de cette crise récurrente sur la santé  sexuelle et reproductive de la population haïtienne.
Cette situation exige une attention urgente et une réponse coordonnée pour atténuer les effets négatifs sur les femmes et les filles.

L’ASFH rapporte que « la crise en cours, qu’elle soit économique, sociale, sécuritaire ou politique, a exacerbé les vulnérabilités existantes et a créé de nouvelles barrières pour les femmes en matière de santé. Les perturbations des services de santé, les restrictions de déplacement (accessibilité), et l’augmentation de la pauvreté ont tous contribué à une détérioration des conditions de vie des femmes et des populations plus vulnérables.

Les attaques contre les infrastructures de santé, les hôpitaux et les cliniques, ainsi que le niveau de traumatisme des prestataires de soins, entravent excessivement la qualité des soins essentiels offerts aux femmes enceintes, incluant les soins obstétricaux d’urgence lorsque des complications les exigent.

Sur les services de santé maternelle, l’ASFH rapporte une détérioration de l’offre de services, une réduction de l’accès aux soins prénataux, aux accouchements sécurisés, et aux soins postnataux. Cette situation entraîne une augmentation des complications de grossesse, des mortalités maternelles et néonatales, et des risques accrus pour la santé des mères et des bébés. « Nous les sages-femmes, sommes déterminées à maintenir l’offre de services de santé maternelle, sexuelle et reproductive malgré les défis auxquels nous sommes confrontés. »

La santé maternelle fait partie des modules traités lors des séances de formation SMR (Soins de maternité respectueux). Sur l’enjeu de l’avortement, la pratique n’est pas encore légal en Haïti.

Sur la santé sexuelle et reproductive & les violences basées sur le genre (VBG), l’ASFH fait état d’une diminution de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception, la planification familiale, et les services de dépistage et de traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) ainsi que du certificat médical acquis sur la base de plaidoyer des organisations féministes. Le manque d’accès à ces services compromet le droit des femmes à une vie sexuelle saine et choisie, augmentant les taux de grossesses non désirées, de maladies non traitées et des risques élevés de mortalité maternelle.

L’Association insiste sur le fait que « la violence basée sur le genre, exacerbée par la situation actuelle, a des conséquences dévastatrices sur la santé mentale, sexuelle et reproductive des femmes en âge de procréer. Les femmes et les filles sont confrontées à un risque accru de violence domestique, de mariage précoce et forcé, et d’exploitation sexuelle, ce qui compromet leur autonomie et leur intégrité. » 

Dans ce contexte précaire,  l’ASFH interpelle les autorités locales et les acteurs internationaux par un plaidoyer qui est mené pour une prise  immédiate de mesures pour garantir la sécurité et la protection des femmes, des enfants et des professionnel-le-s de santé, ainsi que pour restaurer l’accès aux services de santé essentiels pour les femmes et les filles d’Haïti, par ces actions :

• Garantir l’accès équitable aux services de santé pour toutes les femmes, indépendamment de leur situation socio-économique ou géographique 
• Plus de financements et ressources pour les services de santé reproductive, notamment la santé maternelle, assurer la continuité des soins, et renforcer les capacités des établissements de santé 
• Des services de soutien psychosocial pour les femmes et prestataires affectés par la crise, pour les aider à surmonter les traumatismes et les difficultés émotionnelles 

  
  

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Fondé sur l’exercice du droit à la santé des Haïtiennes et des Haïtiens, particulièrement en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (SDSR) pour les femmes, les adolescentes et les personnes en situation de marginalisation, PASSREL résiste à l’insécurité accrue par différents moyens, s’adaptant au contexte social afin de trouver des manières innovantes et adaptatives de fournir des services de qualité aux populations. Des messages de sensibilisation à la santé sexuelle égalitaire et aux droits reproductifs sont émis auprès des personnes vulnérables et marginalisées grâce à un opérateur téléphonique local. Des cliniques mobiles interviennent aussi auprès des communautés. Autant de signes d’espoir que salue l’équipe de la Fondation Paul Gérin-Lajoie.

Historiquement, la Fondation Paul Gérin-Lajoie développe des chantiers de solidarité en Haïti depuis 1997, initialement pour favoriser l’accès à l’éducation de base de qualité. Depuis, la Fondation est également active en formation des jeunes et en santé maternelle et infantile.

PASSREL est réalisé grâce aux interventions de  trois partenaires en Haïti, la FOSREF (Fondation pour la Santé Reproductive et l’Éducation Familiale, l’ASFH (Association des sages-femmes d’Haïti) et la SHOG (Société haïtienne d’obstétrique et de gynécologie) et au Canada par l’intermédiaire de l’Association canadienne des sages-femmes (ACSF) et la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) grâce à un financement du gouvernement du Canada (Affaires mondiales Canada).