Les Éducateurs sans frontières croient que l’apprentissage passe par l’action, la nôtre et celle des apprenants. Le jeu est donc une porte d’entrée fantastique pour apprendre. C’est pourquoi nous avons mis en place un projet d’apprentissage par le jeu mathématique au préscolaire en Haïti. Le matériel a été gracieusement fourni aux écoles participantes par la compagnie québécoise Amélio. Il s’agit d’une série de cartes illustrant les différentes représentations des chiffres. Polyvalent, ce matériel permet plusieurs jeux où les enfants sont actifs et s’amusent tout en assimilant les notions de base.

Les enseignantes avec lesquelles j’ai travaillé ont la vocation, elles se caractérisent par un dévouement sans bornes. – Jules Mitashi, ESF ayant participé au projet.

Nous avons accompagné, à distance, les enseignants de trois écoles en Haïti, toutes dans la région de Port-au-Prince. Chaque ESF était jumelé avec une école pour offrir un accompagnement sur mesure. Le projet a commencé par une présentation en visioconférence des cartes et la suggestion d’un jeu. Environ une semaine plus tard, toujours à distance, nous revoyions les enfants et leurs éducatrices en action dans le jeu suggéré. Lors de cette rencontre virtuelle, l’ESF répondait aux questions des enseignantes et proposait une suite. Cette formation à distance s’est poursuivie pendant quatre à cinq rencontres pour se terminer en même temps l’année scolaire.

Le jeu fut l’élément clé de cette aventure : oui, comme étant au cœur de l’apprentissage des mathématiques comme le voulait le mandat, mais également, comme étant l’élément central de nos discussions. Le jeu a su apporter un climat de facilité, de gaieté, d’amitié même permettant ainsi des apprentissages de part et d’autre… de l’écran! – Isabelle Cliche, ESF ayant participé au projet.

Ce fut un vrai plaisir de voir les enfants jouer avec les cartes, et ce, avec concentration. Les jeux étaient adaptés à des enfants âgés de trois ans à cinq ans. Les enseignantes étaient curieuses et ouvertes, elles ont accueilli ces nouvelles pratiques avec enthousiasme. Les ESF accompagnateurs étaient à leur écoute; ce qui n’était pas toujours facile… Avouons que la connexion internet en Haïti était parfois capricieuse. Tous auraient bien aimé vivre leurs interventions de façon plus spontanée… Cependant, la situation difficile en Haïti ne permet pas aux Éducateurs sans frontières de visiter les classes là-bas.

Ce fut une expérience enrichissante avec les membres d’une équipe engagée dans l’appropriation de nouvelles approches pédagogiques. – Céline Pagé, ESF ayant participé au projet.

Nous avons donc trouvé cette façon de répondre à un besoin de nos partenaires. Ils continueront à utiliser ce matériel, à jouer avec leurs élèves et à apprendre. Les ESF, quant à eux, seront présents pour offrir un accompagnement même à distance!

Carole Roy