L’impact de la pandémie sur différents modèles d’éducation
Crédit : APRETECTRA
Novembre 2020
La pandémie de COVID-19 a provoqué la plus importante perturbation de l’éducation de l’histoire[i], ainsi que des systèmes d’encadrement social des enfants.
On estime que :
– 42 à 66 millions d’enfants supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté en raison de cette crise (en plus des 386 millions d’enfants déjà dans l’extrême pauvreté en 2019)[ii];
– 23,8 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes, du pré-primaire à l’enseignement supérieur, pourraient abandonner ou ne pas avoir accès à l’école l’an prochain (2021) en raison du seul impact économique de la pandémie, dont 11,2 millions de filles et de jeunes femmes[iii];
– Sans action de rattrapage, les effets de la crise entraveront significativement l’objectif de réduire la pauvreté des apprentissages d’ici 2030 (sachant que 53% des enfants des pays à revenu faible ou intermédiaire ne savaient pas lire correctement à l’âge de 10 ans avant la pandémie)[iv];
– Les perturbations pourraient conduire à 7 millions de grossesses non désirées, 31 millions de cas de violence sexiste et 13 millions de mariages d’enfants supplémentaires sur les dix prochaines années[v].
Dans le cadre de ses programmes, la Fondation a pu observer les impacts réels de la pandémie, que ce soit en matière d’interruption et de retard d’apprentissage, de pressions économiques ou démotivation des familles et élèves occasionnant des abandons scolaires et même d’augmentation de violence sexuelle et basée sur le genre (VSBG) ou de grossesses précoces ou non-désirées.
En réponse, la Fondation a déployé, avec l’appui d’Affaires mondiales canada (AMC) et du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec (MIRF) des plans de riposte à court, moyen et long terme, notamment dans les secteurs de l’éducation primaire et secondaire et de l’enseignement et de la formation techniques et professionnelles (EFTP), afin d’assurer la continuité des apprentissages lors de la fermeture des écoles ou établissements d’EFTP, une reprise et une réouverture sécuritaire des établissements et surtout un retour effectif des filles et adolescentes en classe.
Les impacts de la crise observés et les plans de riposte de la Fondation ont été présentés lors de l’événement « L’impact de la pandémie sur différents modèles d’éducation », organisé en collaboration avec la Chaire UNESCO de développement curriculaire de l’UQAM dans le cadre des rendez-vous Gérin-Lajoie. Nous vous invitons à visionner cette conférence en cliquant sur le lien : https://youtu.be/E6Ol5pAzdjo.
Sophie D’Aoust
Conseillère éducation et coordonnatrice du développement des programmes
Fondation Paul Gérin-Lajoie
[i] Nations Unies, « l’éducation en temps de COVID-19 et après », Note de synthèse, aout 2020
[ii] Nations-Unies, «The impact of COVID-19 on children», UN Policy Brief, avril 2020
[iii] Plan international, UNESCO, UNICEF, « reconstruire l’égalité : Guide de rescolarisation des filles », aout 2020 (« Il est difficile de prévoir l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur le retour des filles à l’école. Le Fonds Malala a estimé que 20 millions de filles supplémentaires de l’enseignement secondaire des pays à revenus faibles à intermédiaires pourraient sortir du système scolaire. La Banque mondiale a estimé que 7 millions d’élèves de l’enseignement primaire et secondaire risquaient de décrocher, avec une hausse de 2 % de la population non scolarisée. Save the Children a estimé que 7 à 9,7 millions d’enfants risquaient d’abandonner l’école en raison de l’accroissement de la pauvreté des enfants »).
[iv] Partenariat mondial pour l’éducation, « Les fermetures d’écoles dues à la pandémie de COVID 19 ne constituent pas la plus grande menace pour l’apprentissage des enfants », 2 novembre 2020, en ligne : https://www.globalpartnership.org/fr/blog/fermetures-ecoles-pandemie-covid-19-constituent-grande-menace-apprentissage-enfants
(« Sur les 53 % d’enfants en situation de pauvreté des apprentissages, 44 % sont des enfants scolarisés, qui ne parviennent pas à atteindre le niveau de compétence minimal requis, et 9 % des enfants non scolarisés. L’équipe de la Banque mondiale estime que 10 % d’enfants de plus se retrouveront en situation de pauvreté des apprentissages en 2020, en raison de l’impact des fermetures d’écoles dues à la pandémie de COVID-19 » Source : Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives mondiales (Commission Éducation, 2020).
[v] Plan international, UNESCO, UNICEF, supra note iii.24