Madame Micarme Soifaite – Portrait d’un partenaire du PCV-Haïti

MicarmeSoifaiteMadame Micarme Soifaite – EFACAP des Gonaïves

Depuis de nombreuses années, le PCV appuie des partenaires partout en Haïti. Une des composantes importantes du programme repose sur l’appui à l’éducation, et dans ce cadre, le PCV a appuyé des Écoles Fondamentales d’Application et Centres d’Appui Pédagogique, plus communément connues sous le nom d’EFACAP. L’EFACAP est un centre éducatif-ressources qui offre de la formation continue aux enseignants. Au sein de ces ÉFACAP et avec l’appui du PCV, plus d’une vingtaine de coopératives scolaires ont vu le jour. Les coopératives, regroupant parents-enseignants-élèves, ont développé un programme appelant à l’esprit entrepreneurial de ses membres afin d’organiser des activités génératrices de revenus. Sous la direction de Madame Micarme Soifaite, la coopérative scolaire de l’EFACAP des Gonaïves a fait un travail remarquable. Voici le portrait d’une femme d’exception.

Madame Soifaite est née à Desdunes, à 150km au nord de Port-au-Prince. Mis à part son travail à la tête de l’EFACAP des Gonaïves et des études supérieures en droit, madame Soifaite ne chôme pas.  Femme de pasteur, elle oeuvre au côté de son époux à la paroisse locale et s’occupe des gens dans le besoin.

C’est en travaillant comme encadreuse pédagogique et communautaire dans les écoles rurales qu’elle a découvert le monde des coopératives scolaires pour la première fois. Les choses se sont bousculées lorsqu’en 2008, les ouragans Anna et Ike ont laissé des séquelles dévastatrices dans le pays, autant sur le plan humain qu’environnemental. Madame Soifaite a alors constaté un besoin encore plus urgent d’améliorer l’accès à l’école pour former des gens capables de développer des sources alternatives de revenus afin de ne plus dépendre uniquement de l’agriculture comme moyen de subsistance. Selon elle, il n’y avait qu’une solution, la création de coopératives scolaires.

Cette mère de trois enfants fait remarquer qu’à la campagne, il y a beaucoup d’enfants dans chaque lakou (lieu de résidence d’une famille). Puisque ce sont des milieux défavorisés, les parents des enfants qui fréquentent l’école arrivent difficilement à payer les frais d’écolage. Les enseignants qui ne touchent presque rien font ce qu’ils peuvent, mais le cercle vicieux de la pauvreté se perpétue et les moyens sont limités.

Elle est donc allée chercher de l’aide pour créer les coopératives scolaires. Elle a entamé des discussions avec la direction départementale responsable de l’éducation pour que son projet voie le jour et a tissé des liens et formé une équipe mobilisée. Men anpil chay pa lou (beaucoup de mains ensemble allègent la charge) comme elle aime le souligner. Plus tard, le PCV est venu appuyer ces coopératives. Monsieur Joseph Mathieu, directeur départemental du Ministère de l’Éducation en Artibonite, et madame Soifaite reconnaissent aujourd’hui l’appui du PCV au développement des coopératives scolaires, à la formation du personnel enseignant et au développement de matériel de qualité. Il mentionne également l’apport du PCV au niveau ministériel où il y a actuellement des discussions pour reproduire ce modèle ailleurs dans le pays.

Monsieur Mathieu explique le rendement positif du projet par la rigueur du travail de madame Soifaite et la confiance que les membres ont en leurs propres capacités. Il mentionne également l’intégrité de ses membres et leur compétence à bien administrer et gérer les finances de la coopérative scolaire.

« Je vois de l’avenir pour les coopératives scolaires, car on peut déjà voir l’esprit entrepreneurial germer chez ses membres. Il y a aussi un esprit de solidarité et d’équipe qui s’est développé. Imaginez dans 10, 15, 20 ans ! Si les jeunes continuent cette activité-là, il y a de l’espoir. Je crois en l’avenir de mon pays.  Mon pays ne doit pas mourir, c’est pourquoi je travaille si fort pour lui. » conclue madame Soifaite.