Place à l’entrepreneuriat jeunesse au Bénin avec le Projet IDÉE

Une cohorte de l’Association des personnes rénovatrices des technologies traditionnelles (APRETECTRA) a réalisé fin 2024 une séance intensive pour la mise en œuvre du projet Initiative décoloniale pour une éducation entrepreneuriale (IDÉE). C’était à la faveur d’un atelier de cadrage organisé au centre Songhaï à Porto-Novo au Bénin, visant une compréhension commune des contenus et rouages pour activer le chantier financé par le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec (MRIF).   

Les différentes stratégies de mise en œuvre du projet IDÉE sont bien intégrées  par les membres de l’équipe de l’ONG APRETECTRA. En effet, ils connaissent désormais leurs  rôles et implications dans le processus de mise en œuvre du nouveau projet dont les activités ont démarré  en octobre 2024 et ce, pour une durée de quatre ans (2024-2028). Au cours d’un atelier de quatre jours, au profit de tous les acteurs et actrices, l’ONG APRETECTRA, l’ONG RAIL et la Fondation Paul Gérin-Lajoie ont travaillé ensemble à une bonne planification pour l’atteinte de résultats probants dans une stratégie de co-construction basée sur l’inclusion

Au cours de la cérémonie de lancement de cet atelier, Reine Bossa, Directrice exécutive de l’ONG APRETECTRA et Chargée de projet IDÉE, a reconnu l’importance de ce regroupement en début de projet. « Je suis convaincue que cette orientation de début dans une démarche de co-construction avec les acteurs et actrices au cœur des activités permettra d’atteindre les objectifs. C’est pourquoi, je voudrais nous convier à de riches réflexions afin que de belles et pertinentes propositions sortent de cet atelier », a-t-elle souligné. Elle a été soutenue dans ses conseils et souhaits par Éric Dossa, Directeur de l’ONG RAIL qui a abondé dans le même sens qu’elle.

Christine Simonnet, chargée des projets internationaux de la Fondation Paul Gérin-Lajoie, a rappelé les objectifs de l’atelier. Selon elle, « IDÉE s’inscrit dans une approche participative qui donne l’occasion à tous les partenaires de définir les différentes activités à mener pour conduire les jeunes à l’entrepreneuriat. » Autrement dit, avec l’approche décoloniale, IDÉE s’écarte de l’ancienne démarche qui s’avérait plus limitée en termes d’initiatives pour les partenaires. Le nouveau projet met au cœur des activités les jeunes entrepreneur-e-s et les partenaires pour une gestion inclusive et participative. « Je souhaite que vous participiez tous et toutes à cet atelier avec vos idées et vos contributions afin que IDÉE atteigne ses objectifs qui consistent à impacter directement les jeunes entrepreneur-e-s », a-t-elle rappelé.

Le sens de l’approche décoloniale partenariale
La Fondation entend par partenariat une forme de coopération entre deux ou plusieurs entités ou organisations publiques ou privées qui collaborent étroitement à la réalisation d’initiatives (projet ou programme) construites conjointement. Ce type de partenariat participe aux diverses étapes de la mise en œuvre des orientations stratégiques de la Fondation et du cycle des projets (identification, planification, mise en œuvre, suivi et évaluation-apprentissage). Il se veut mutuellement bénéfique, car il reflète l’intérêt, les valeurs et les priorités de toutes les parties et permet de multiplier les gains collectifs à court, moyen et long terme. Il peut comprendre le partage de ressources informatives, financières, techniques ou humaines. Il est fondé sur un objectif commun, le respect mutuel, la confiance, la transparence, et la réciprocité. Le projet IDÉE s’inscrit dans cette logique qui se situe à l’antipode des anciennes considérations.

Dans le cadre du projet IDÉE, la Fondation Paul Gérin-Lajoie souhaite définir une approche partenariale incorporant des principes et pratiques de gestion et de gouvernance de projet décolonial. L’atelier de cadrage a posé les bases pour l’élaboration des stratégies d’intervention  sous  ses différents volets : EGI-décolonialité, Gestion et gouvernance, SERA féministe, Éducation, ECM-communications/plaidoyer et volontariat.

Des satisfactions exprimées


Cyre Ahissouvou, conseillère en entrepreneuriat pour le compte de l’ONG RAIL, a apprécié à sa juste valeur la démarche des trois partenaires. « Je suis satisfaite des résultats de l’atelier et surtout de l’approche décoloniale qui met en confiance et en rapport d’égalité avec en point de mire une inclusion qui rassure. La démarche en matière entrepreneuriale et éducative est salutaire », a-t-elle expliqué.

Les travaux en atelier, puis en plénière durant les quatre jours, ont donné l’occasion aux participant-e-s de se sentir concerné-e-s par le projet dont les activités et les stratégies de mise en œuvre ont été définies par toutes les parties prenantes. « Il n’y a pas de meilleure démarche que de nous mettre au cœur de l’action. Je suis persuadé que le projet IDÉE va atteindre ses objectifs avec un plein épanouissement des jeunes entrepreneur-e-s autonomes au regard de la démarche participative et inclusive mise en place », a déclaré Cécil Ahouélété Adjévi, point focal communication de l’ONG APRETECTRA. 

Cet atelier a connu la participation des trois partenaires dans une ambiance empreinte de convivialité. Des résultats rassurants en ce qui concerne l’atteinte des objectifs du projet IDÉE. Le projet Initiative décoloniale pour une éducation entrepreneuriale est financé par le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec (MRIF). Selon eux, la gestion et la gouvernance décoloniale recentrent les interventions sur les communautés locales en reconnaissant leurs savoirs et pouvoirs. Elles impliquent une co-construction des projets, un partage progressif du pouvoir, une flexibilité et adaptabilité aux contextes locaux qui transparaît dans la gestion, et un renforcement des capacités locales. Fondées sur les valeurs des droits humains et d’inclusion, elles font la promotion des relations de confiance et un dialogue ouvert pour des initiatives durables et équitables.