André, coopérant volontaire

André_infolettreavrilPortrait d’un coopérant – André Thibodeau, conseiller volontaire en appui au renforcement des capacités des enseignantes et enseignants en sciences expérimentales

«Le savoir, c’est le pouvoir» : c’est cette devise qui laisse croire à André Thibodeau, enseignant à la retraite et coopérant volontaire du PCV-Haïti, que les choses changent pour le meilleur.

André a toujours cru à l’amélioration de la qualité de vie des autres. C’est ainsi qu’il s’est impliqué, depuis son plus jeune âge, dans des activités allant dans ce sens. À l’adolescence, il a travaillé dans des réserves autochtones et dans des camps un peu partout dans l’est du Canada où il organisait des voyages, animait des activités de loisir ou accompagnait les jeunes en expédition de canot.

Il a toujours aimé aller à l’école, là où son amour pour l’éducation est né. Il est très reconnaissant de la qualité de l’enseignement qu’il a reçu. Il remercie aussi la vie, qui a mis sur son chemin des gens engagés et pleinement impliqués dans ce processus d’apprentissage.  «J’ai toujours eu de très bons enseignants, dit-il, et j’ai toujours voulu remettre ce que j’ai reçu.»  Ces personnes l’ont inspiré et c’est ainsi que se traça la voie qu’il allait suivre plus tard : devenir lui aussi professeur, et ce, pendant 34 ans!

André en Haïti

Maintenant à la retraite, cet humaniste ne reste pas assis sur ses lauriers. Il a décidé de continuer de s’impliquer pour améliorer le sort des autres. Dans les plans de sa retraite, il souhaitait également relever de nouveaux défis et accomplir un rêve de jeunesse. « Quand j’étais jeune, je voulais être missionnaire.  Je voulais aller en Afrique. On parlait beaucoup de l’Afrique à l’époque», nous raconte-t-il.  Et ce rêve s’est en partie réalisé lorsqu’en fouillant sur internet, il a pris connaissance des missions qu’offrait la Fondation Paul-Gérin-Lajoie en Haïti.  Il a donc posé sa candidature et a été recruté.

Il est donc parti, en 2008, pour son premier mandat, vers cette terre étrangère qu’est Haïti. La magie s’opère. Fort d’une première expérience positive, il ne manquera pas d’y retourner, et ce, plus d’une fois, dans le cadre du PCV-Haïti.  À ce jour, il est aux Gonaïves, troisième plus grande ville du pays. Il offre de la formation au personnel enseignant à l’ÉFACAP (une école-modèle constituée d’une École Fondamentale d’Application – EFA, et d’un Centre d’Appui pédagogique – CAP), en renforçant leurs habiletés en enseignement des sciences expérimentales, en incluant l’adaptation d’une pédagogie participative où les élèves sont appelés à collaborer, à échanger et à réfléchir en groupe. Par conséquent, ils sont impliqués directement dans le processus d’apprentissage.  Cet éducateur dans l’âme travaille également au renforcement d’une cellule de formatrices et formateurs, afin que ces efforts soient durables et une pratique courante dans le futur.

Il a une grande admiration pour les enseignants en Haïti :

«C’est ça qui me nourrit : leur courage, leur résilience à bien remplir leur travail.  Tu ne peux qu’être impressionné de les voir travailler dans des conditions incroyables, en gardant le sourire…  J’ai un grand respect pour ces enseignants. Ici, il fait chaud, ils n’ont pas de matériel ni de livres. Ils doivent parler durant cinq heures.  Somme toute, ils ont une soif d’apprendre. Ils souhaitent de tout cœur à ce qu’on continue de les former, afin qu’ils deviennent de meilleurs professeurs.»

Haïti est un pays qui connaît des défis de tout horizon, dont l’éducation, où il y a de grandes lacunes.  «C’est un peuple qui doit être créatif pour relever ces défis.  Mais ils sont ingénieux, ils aiment leur pays et veulent y rester», constate André.

S’il pouvait donner un conseil à n’importe quel jeune qui souhaite voir la situation de son pays changer, ce serait d’«aller à l’école le plus longtemps possible, parce que le savoir, c’est vraiment le pouvoir.»