Au Bénin, comme partout dans le monde, les femmes ont été particulièrement exposées aux conséquences indirectes de la pandémie de COVID-19. Pour certaines d’entre elles, la fermeture des marchés publics a entrainé une baisse importante de leurs activités professionnelles. En plus, elles ont fait face à une augmentation de la pression exercée sur elles par leurs maris et enfants, confinés à la maison du fait de la fermeture partielle des écoles et de la perte d’emplois pour les hommes. C’est en se basant sur ces constats que la Fondation Paul Gérin-Lajoie a développé deux projets novateurs, qui ont pu être mis en œuvre par le Réseau d’Appui aux Initiatives Locales (RAIL).

Le projet « Appui à la résilience des femmes de Porto Novo » (PAREF), qui a permis de mettre en place un jardin-école, de former en maraichage une centaine de femmes membres de coopératives et de les familiariser à de nouvelles méthodes de production en période de pandémie. Des ateliers sur le leadership des femmes et la masculinité positive ont été réalisés. Les femmes ont reçu des équipements pour améliorer leur production et sécuriser la vente de leurs produits.

Le projet « Favoriser l’autonomisation socio-économique et la résilience des femmes de Porto Novo » (FAR), a permis de financer dix nouvelles coopératives de femmes et cinq autres groupements présidés par des femmes mentors. Les femmes ont bénéficié d’un parcours de formation afin d’augmenter leurs compétences en entrepreneuriat. Ce projet comportait un volet numérique pour favoriser des démarches de marketing en ligne. Une formation sur l’usage des technologies pour la collecte et la diffusion d’informations sur la COVID-19 a aussi été offerte aux participantes. Les femmes ont reçu des équipements pour augmenter leur production. Une attention particulière a été apportée à la scolarisation des filles par la distribution de 150 kits scolaires.

« En tant que présidente, j’ai pu remarquer la consolidation de ma confiance en moi-même et mes capacités de plaidoyer renforcées. Je peux maintenant bien présenter mes doléances à n’importe quelle autorité sans stress, sans crainte, avec courage, car je les ai appris à travers la formation et la rencontre organisée par le RAIL avec les autorités communales. Je n’ai jamais pensé que je le pouvais, mais à présent j’ai plus confiance en moi. » – Augustine, Présidente du groupement “ Wangninnan Dadjrougbé”.

Pour les deux projets, des kiosques en métal ont été offerts à certains groupements pour favoriser la vente de leurs produits, et trouver ainsi une substitution à la fermeture des marchés. Combinant diverses stratégies telles que les masculinités positives, le mentorat intergénérationnel, la diversification des activités basée sur les savoirs endogènes, la promotion et l’usage des langues locales et des technologies, ces deux projets ont ainsi fourni un important renforcement de capacités à ces femmes entrepreneures pour leur permettre de continuer et développer leurs activités.

Les deux projets se sont terminés à l’été 2021, et ce sont donc 300 femmes réparties au sein de 30 groupements qui ont pu bénéficier de ces activités et de ces équipements.