En cette journée internationale pour les personnes réfugiées, la Fondation souhaite réitérer son engagement en faveur de l’éducation des filles, des adolescentes et des femmes dans les contextes de crise et d’urgence. Cet engagement s’est manifesté cette semaine par la participation au panel de la Aga Khan Foundation sur les innovations ayant émergé du financement Charlevoix.

En 2018,  le Canada a dirigé l’Initiative de Charlevoix sur l’éducation, qui s’est engagée à investir dans des projets visant à améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les filles, les adolescentes et les femmes, en particulier celles réfugiées et déplacées vivant dans des contextes de conflits et de déplacement. Cette initiative a permis de recueillir 3,2 milliards de dollars et de financer une vingtaine de projets canadiens, dont les projets Filles et éducation résilientes (FIERES, 2022-2027) et Éducation des filles pour un avenir meilleur dans la région des Grands lacs (ÉDUFAM, 2020-2025) gérés par un consortium de la Fondation et du CECI. Cette dernière année, le Groupe de travail technique (Technical Working Group) du Comité de travail sur la politique canadienne en matière d’éducation internationale (CIEPWG) a mené une recherche permettant de souligner les réussites, les défis et les leçons des programmes d’éducation en situation de crise. Dans ce contexte, la Fondation a été invitée à partager son expérience et son expertise, au sein d’un panel organisé par la Aga Khan Foundation à Ottawa.

Danaé Léger, chargée de projets internationaux responsable du projet ÉDUFAM, a présenté l’approche partenariale générale de la Fondation qui repose sur une grande collaboration avec les acteurs locaux. Elle a également présenté  les outils et modèles développés dans le cadre du projet pour accompagner les filles, adolescentes et femmes réfugiées et déplacées à réintégrer ou se maintenir à l’école ou en formation professionnelle. Cela a été l’occasion de présenter l’accompagnement individualisé des filles réfugiées, un modèle reposant sur le suivi individuel  de filles vulnérables sous forme de visites individuelles régulières des femmes de la communauté. Ce réseau de femmes a été spécifiquement formé pour répondre et suivre les  besoins des filles et leur permettre de surmonter les obstacles à l’éducation. Ce modèle, largement déployé au sein du projet ÉDUFAM puis réadapté dans le cadre du projet FIERES, fait une réelle différence dans l’accès ou la reprise de la scolarité des filles, y compris réfugiées, leur permettant d’avoir un soutien adapté à leurs besoins et ancré dans les réalités de la communauté dont elles font partie.

Par ailleurs, cela a été l’occasion de présenter l’index d’autonomisation des filles, adolescentes et femme également développé dans le cadre d’ÉDUFAM. Cet index a été conçu de façon collaborative par les femmes et filles, les organisations locales partenaires du projet et le consortium Fondation-CECI. Les filles, femmes et adolescentes ont ainsi autonomisation défini les dimensions de leur autonomisation à trois niveaux : le niveau personnel, le niveau relationnel et le niveau des normes sociales. Après quatre ans de projet, l’objectif initial d’une augmentation de 13 % de l’empowerment des femmes et filles bénéficiaires a été largement dépassé pour atteindre 37 %.

Cette intervention se situe dans un contexte plus large de plaidoyer par le CIEPWG pour un renouvellement du financement Charlevoix. Les autres panélistes, issues des organisations Right to Play et Plan International, ont présenté leurs projets et leurs approches basées sur le jeu ou encore les dialogues intergénérationnels. Cela a permis de réaffirmer l’impact que peut avoir l’accès à une éducation de qualité pour les filles, les adolescentes et les femmes en situation de crise dans l’atteinte de la paix et de la sécurité dans les communautés que les projets servent. Finalement, le Groupe de travail technique a présenté ses recommandations en faveur d’un renouvellement du financement et de la mise en place d’une série de changements à intégrer en vue de celui-ci.