« Grâce à mon activité, j’ai gagné de l’autonomie en tant que femme »
Témoignage inspirant de Sylvie Sedagongi, bénéficiaire du projet d’Appui à la formation professionnelle au Bénin (AFPB )
« Je m’appelle Sylvie Sedagongi et je suis de la deuxième promotion du projet d’Appui à la formation professionnelle au Bénin (AFPB). Je me suis installée le 4 avril 2010. Avant, j’étais vendeuse d’essence sur le bord de la route. Au départ, c’était mon mari qui s’était inscrit à cette formation. Il a essayé quelques jours et puis il m’a, dit que ça ne l’intéressait pas. Je lui ai dit : « tu vas t’occuper des enfants et moi je vais faire cette formation ! » Il a accepté.
Grâce au projet AFPB, j’ai été formée pendant 14 mois. Les six premiers mois qui ont suivi l’installation ont été difficiles, mais ensuite ça s’est bien passé, car j’ai pu planifier, m’organiser pour mieux vendre. Ce métier est aujourd’hui une passion pour moi et si on me demandait d’abandonner je refuserais ! Le fait de travailler dans un regroupement d’agriculteurs, une coopérative, permet l’entraide et favorise les échanges et la productivité. En 2014, j’étais gravement malade, j’ai eu une grave crise de malaria et un collègue a pris toute mon exploitation en charge pendant mon absence. Quelques mois plus tard, j’ai pu lui rendre ce service. Si je n’ai pas de carotte sur mon exploitation, je peux envoyer le client à un collègue. La vente lui bénéficie, mais je sais qu’il fera pareil de son côté pour autre chose, donc tout le monde y trouve son compte ! L’entraide est essentielle dans ce métier !
Grâce à mon activité, mes deux enfants sont bien nourris, en bonne santé et ils vont à l’école. J’ai gagné de l’autonomie en tant que femme puisque c’est moi qui ramène le plus d’argent à la maison et je suis donc associée aux décisions qui sont prises. Cette autonomie financière fait que je n’ai plus à demander de l’argent à quelqu’un, je peux gérer les choses de façon indépendante. Dans ma famille, tout le monde est extrêmement fier de moi. »
Le but du projet AFPB a été d’offrir une formation professionnelle aux jeunes vendeuses d’essence du secteur informel et aux jeunes chauffeurs de taxis moto de la ville de Cotonou de 18 à 35 ans. Ces formations ont permis à ces jeunes femmes et à ces jeunes hommes d’apprendre un nouveau métier adapté aux besoins du marché du travail tout en améliorant leurs conditions de vie.