Dans le cadre des activités du projet Initiative Femmes et Communautés Cacaoyères (IFCC), mis en œuvre par le consortium SOCODEVI et la Fondation Paul Gérin-Lajoie, une mission de suivi-évaluation à mi-parcours a été menée du 17 février au 1er avril 2025 dans neuf régions (Mé, Agnéby-Tiassa, Indénié Djuablin, Haut Sassandra, région de la Marahoué, du Haut Sassandra, du Lôh Djiboua, du Guémon, de la Nawa et du Gbôklè) de la Côte d’Ivoire. Cette mission visait à évaluer la progression des activités dans les centres d’alphabétisation fonctionnelle destinés aux femmes, adolescentes ciblées afin de clôturer les premières cohortes et d’entamer les deuxièmes cohortes de formation.

Légende : Classe d’alphabétisation lors de l’évaluation
(SOCODEVI Côte d’Ivoire)

L’objectif de cette initiative , déployée sur deux axes, était de vérifier l’état d’avancement des formations de niveaux 1, 2 et 3 dispensées dans 75 centres d’alphabétisation, et de s’assurer de la qualité de l’encadrement offert aux apprenantes par les personnes alphabétiseuses.

Un suivi rigoureux pour des résultats concrets
Au total, 75 centres d’alphabétisation fonctionnelle ont été ouverts avec 2440 personnes apprenantes dont 1867 femmes, 189 jeunes filles et 384 hommes. 

Durant cette mission, 69 centres d’alphabétisation ont été évalués. Les évaluations ont permis d’estimer le taux moyen de fréquentation à 74.67 % malgré les défis posés par les activités agricoles et les épreuves (deuils, maladies) qui ont occasionné l’abandon de 8 % des apprenant-e-s.

Des progrès notables dans l’acquisition de compétences
Grâce à des tests de niveau et des entretiens interactifs avec les alphabétiseurs, la tournée d’évaluation a permis de constater que les formations ont globalement permis aux femmes d’acquérir des compétences essentielles telles que la lecture, l’écriture, les calculs de base, la gestion du temps et le développement  de compétences de vie courante.

Aya Pauline témoigne : « Depuis que je suis les cours d’alphabétisation, j’ai appris à écrire, à lire et à calculer. Cela m’aide beaucoup dans mes activités de commerce et aujourd’hui, je suis aussi capable de bien suivre l’évolution de mes enfants à l’école, et de les aider à faire leurs devoirs. Merci IFCC ! »

Légende : Aya Pauline, apprenante du village Kongodia
(SOCODEVI Côte d’Ivoire)

Intégration du numérique : une innovation porteuse de changement
Au-delà de l’alphabétisation classique, le programme introduit aussi une dimension numérique. Les femmes apprennent à utiliser le téléphone pour accéder à des services sociaux de base (inscription en ligne, prise de rendez-vous, etc.) et développer leurs activités économiques (transferts d’argent, ventes en ligne et sur WhatsApp, etc.), assurant ainsi leur autonomie digitale.

Bandama Amoin Edith, femme mentore dans le village PK14, et apprenante en alphabétisation, partage sa joie : « Grâce aux formations reçues en alphabétisation et en mentorat, aujourd’hui je suis capable de mieux gérer mon activité commerciale. Je peux lire, écrire et calculer et en tant que couturière, je peux maintenant utiliser mon téléphone pour télécharger des modèles et envoyer aux clientes sur WhatsApp.  Je peux également facilement communiquer avec elles pour répondre à leurs attentes. Je me sens plus épanouie dans mon activité.

Légende : Bandama Amoin Edith, femme mentore et apprenante du village PK14. (SOCODEVI Côte d’Ivoire)

Des centres sollicités et une motivation intacte
La tournée d’évaluation a aussi mis en évidence un intérêt accru des communautés pour l’alphabétisation, avec la sollicitation de l’ouverture de nouveaux centres. Ces efforts contribuent à l’atteinte de l’objectif global du projet IFCC : améliorer les conditions de vie et renforcer l’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural. L’alphabétisation, au cœur de cette transformation, demeure un levier essentiel vers l’inclusion sociale, économique et numérique des communautés.

En conclusion,  la tournée d’évaluation a permis de mesurer l’impact concret de l’alphabétisation fonctionnelle sur la vie des femmes rurales. En accédant au savoir, elles gagnent en autonomie, en confiance et deviennent des actrices du changement au sein de leurs communautés. Le projet IFCC continue ainsi de poser les jalons d’une transformation durable, à travers l’éducation des femmes.