L’impact de la pandémie sur l’éducation des filles les plus vulnérables : les réponses du projet ÉDUFAM

C’est la période de la rentrée scolaire au Burundi, au Rwanda et en République démocratique du Congo, les trois pays d’intervention du projet Éducation des filles pour un avenir meilleur (ÉDUFAM), financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par un consortium composé de la Fondation Paul Gérin-Lajoie et du Centre d’étude et de coopération internationale. Dans les trois pays, le projet ÉDUFAM travaille dans des zones où se côtoient communautés d’accueil et populations réfugiées ayant fui les conflits des dernières années affectant la région des Grands Lacs d’Afrique. Les équipes sont ainsi à pied d’œuvre pour sensibiliser les familles à assurer l’entrée ou le retour de leurs filles à l’école, suite à la dernière année scolaire fortement perturbée par des périodes de fermeture dues à la COVID-19 ayant causé une augmentation des abandons scolaires et des cas de violences basées sur le genre.

En effet, selon un récent rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), seulement 61% des enfants réfugiés ont accès à l’enseignement primaire, statistique qui baisse de façon alarmante à 23% au niveau secondaire. Les filles réfugiées sont deux fois plus à risque que les garçons réfugiés de ne pas accéder à l’enseignement secondaire. La pandémie de COVID-19 a exacerbé la situation selon l’UNESCO, en mettant à risque 11 millions de filles de ne pas pouvoir réintégrer l’école suite à une interruption sans précédent des systèmes éducatifs à travers le monde.

“Au camp de réfugiés de Mahama au Rwanda, les filles sont les premières victimes des circonstances difficiles liées à la pandémie. Certaines d’entre-elles ont abandonné l’école, d’autres sont tombées enceintes ou se sont engagées dans des mariages précoces” explique Eugénie Mukanoheli, chef du projet ÉDUFAM au Rwanda.

Avec ses partenaires locaux de mise en œuvre du projet, la Fondation Paul Gérin-Lajoie et le Centre d’étude et de coopération internationale ont déployé plusieurs actions afin d’assurer la continuité des apprentissages lors de la fermeture des écoles, ainsi qu’une reprise et une réouverture sécuritaire de celles-ci et surtout un retour effectif des filles et adolescentes en classe. Par exemple, le projet a appuyé les initiatives de continuité de l’apprentissage à distance, en dotant les familles dans le besoin de radios à énergie solaire afin que les filles aient accès aux cours et activités pédagogiques offertes par les gouvernements via la radio, ainsi que de matériel scolaire et pédagogique afin de pouvoir poursuivre l’apprentissage à la maison. 

Également, le projet a soutenu la réouverture sécuritaire de 24 écoles primaires et secondaires en les dotant d’équipements et de matériel de protection, tels que des stations de lavage des mains. Ces écoles ont également été rénovées pour offrir un environnement propice à l’apprentissage, et des espaces sûrs pour les filles ont été mis en place dans chacune des écoles, afin d’offrir aux filles un endroit sécuritaire où elles peuvent avoir accès à des produits hygiéniques, des vêtements de rechange, et où elles peuvent se reposer en cas de douleurs menstruelles et obtenir de l’information sur la santé sexuelle et reproductive. 

Finalement, selon un approche féministe d’autonomisation, 3 300 filles et adolescentes particulièrement vulnérables ont été ciblées et se verront offrir un soutien individualisé par rapport à leurs besoins et à leurs demandes quant à leur parcours éducatif, que ce soit pour poursuivre leur scolarisation dans le cas de filles ou adolescentes scolarisées particulièrement à risque d’abandon, ou encore pour intégrer, réintégrer l’école, ou entreprendre une formation professionnelle ou une activité génératrice de revenus dans le cas d’adolescentes déscolarisées ou non-scolarisées. 

À travers ses différentes composantes, le projet ÉDUFAM vise ultimement l’autonomisation accrue de plus de 22 000 filles et femmes victimes des conflits dans la région des Grands Lacs. Alors que les gouvernements tentent d’atténuer les effets de la pandémie et de planifier le retour à la vie normale, la Fondation Paul Gérin-Lajoie appelle à investir dans l’éducation, afin de garantir un avenir meilleur où tous les enfants, notamment les filles et plus particulièrement les réfugiées, peuvent bénéficier d’une éducation de qualité et ainsi améliorer leurs conditions de vie et participer pleinement à la société. 

 

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