L’éducation des filles et des femmes, un pas de plus dans l’atteinte des droits des femmes

L’éducation est un droit humain fondamental que trop de filles et de femmes peinent encore à exercer. Dans le cadre de la semaine de célébration de la Journée internationale des droits des femmes, le Programme de coopération volontaire Compétences, Leadership, Éducation (Programme CLÉ) tient à souligner le pouvoir transformateur de l’éducation sur le parcours dans la vie des filles et des femmes, mais aussi sur les communautés auxquelles elles font partie.

L’enjeu 

L’éducation est un puissant agent de changement. C’est pourquoi la communauté internationale s’est fixée comme objectif d’assurer une éducation inclusive, équitable et de qualité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage pour toutes et tous, d’ici 2030. Elle s’est aussi engagée à parvenir à l’égalité des sexes et à autonomiser toutes les filles et les femmes. Il s’agit d’un vecteur essentiel pour arriver à un monde pacifique, prospère et durable. Les systèmes éducatifs sont clés « pour garantir l’égalité des genres et ceux-ci doivent agir de manière explicite afin d’éliminer les préjugés sexistes et les discriminations résultant des attitudes et des pratiques sociales et culturelles ou de la situation économique ».

L’ensemble des acteurs qui encadrent et promeuvent les systèmes éducatifs (institutions gouvernementales, organisations de la société civile, secteur privé, communautés, etc.) ont un rôle essentiel à jouer pour contrer les obstacles à l’accès des filles et des femmes à une éducation de qualité, inclusive et équitable. En effet, certains obstacles et défis, tels que la faible valorisation de l’éducation des filles, les pratiques pédagogiques non sensibles aux questions de genre, le nombre important de mères analphabètes et la difficulté des personnes vulnérables à s’insérer sur le marché du travail, trouvent racines au sein même des normes sociales des communautés.

Vanessa Uwimana, une adolescente Burundaise qui vit dans le camp de réfugiés de Mahama et qui a reçu une radio à énergie solaire dans le cadre du projet ÉDUFAM.

Il va sans dire que la COVID-19 a d’importantes conséquences sur l’éducation, notamment des filles et des femmes. En effet, des décennies d’efforts, de ressources et d’améliorations en matière d’égalité de genre pourraient s’en trouver diminuées, voire anéanties. Le confinement et la fermeture des écoles enlèvent un des cadres protecteurs et augmentent les vulnérabilités des filles par l’exacerbation des maltraitances, l’aggravation de la pauvreté et de la faim, l’augmentation du poids des tâches domestiques, les limitations d’accès à des services de santé (dont la santé sexuelle et reproductive), les risques liés aux violences sexuelles, les grossesses précoces et l’augmentation des mariages forcés. Cela nuit aux apprentissages des filles et des femmes, qui en plus de subir une diminution du calendrier scolaire, font face à une fracture numérique limitant l’apprentissage à distance par des technologies de communications plus facilement accessibles aux garçons et aux hommes. Des craintes sérieuses sont soulevées sur la persévérance scolaire des filles et des femmes et la question se pose de savoir si elles seront de retour sur les bancs d’école et dans les centres de formation une fois la situation résorbée. Plan International et The African Child Policy Forum estimaient qu’en octobre 2020, 120 millions de filles en Afrique n’allaient toujours pas à l’école en raison de leur fermeture par mesure de prévention sanitaire. Ils supposent que si 10 % des filles ne pouvaient pas retourner à l’école à la fin des mesures de confinement, cela représenterait 12 millions de filles privées de la poursuite de leur éducation.

Les pistes de solutions 

Une des clés est de mettre de l’avant un cadre éducatif inclusif qui vise le plein développement de l’autonomie et de l’autodétermination des personnes, principalement les plus vulnérables (incluant les filles et les femmes), par la prise en compte des besoins individuels en matière d’enseignement et d’apprentissage. Cette vision de l’éducation encourage l’ensemble de la communauté à privilégier l’intégration de toutes les personnes dans les différentes sphères d’activité, notamment en dépassant les frontières liées aux rôles traditionnels de genre. Il est essentiel de changer certaines conceptions, par exemple en renforçant la perception que l’éducation des filles et des femmes est un investissement, et non simplement un coût sans retour. En effet, l’éducation des filles et des femmes peut non seulement avoir des retombées positives sur la vie de ces personnes, mais aussi profiter à la société dans son ensemble. Il est aussi prouvé que plus la durée de la scolarisation est grande, plus les impacts sont importants pour les filles et les femmes et que cela engendre des résultats tels que :

. La réduction de la pauvreté : les femmes ayant fait des études secondaires peuvent s’attendre à gagner presque deux fois plus que celles n’ayant pas fait d’études;

. La réduction de la mortalité maternelle et infantile : chaque année supplémentaire de scolarisation réduit la probabilité de mortalité infantile de 5 % à 10 %;

 . L’obtention d’une croissance équitable : une année de scolarité supplémentaire augmente les revenus d’un individu de 10 %;

Comment passer à l’action et devenir volontaire

Considérant le pouvoir transformateur de l’éducation des filles et des femmes, la Fondation Paul Gérin-Lajoie, Éducation internationale et la Fédération des cégeps, en partenariat avec l’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Fondation (IFEF) et le Forum des éducatrices africaines (FAWE), ont uni leurs efforts pour mettre en œuvre le Programme CLÉ qui bénéficie de la contribution du gouvernement canadien. Le Programme CLÉ se déroule dans sept pays, soit le Bénin, le Cameroun, la Guinée, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et Haïti durant sept ans, de 2020 à 2027.

Le Programme CLÉ aspire à accroître le bien-être économique et social des populations les plus marginalisées et les plus vulnérables, en particulier les filles et les femmes, par le renforcement des capacités d’environ 45 organisations partenaires œuvrant dans le secteur éducatif, plus précisément en éducation de base et en enseignement et formation technique et professionnelle. Dans une dynamique collaborative, environ 740 mandats mobilisant des personnes coopérantes volontaires seront réalisés pour appuyer la conduite de la mission des organisations partenaires pour une éducation de qualité, un environnement scolaire inclusif plus sensible au genre et un soutien à l’autonomisation des filles et des femmes.

Pour en savoir plus sur le Programme CLÉ et ses mandats de volontariats terrain et à distance :

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Le Programme CLÉ est rendu possible grâce à l’apport financier d’Affaires mondiales Canada.

Sources

  1. Objectifs de développement durable : https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/ 
  2. Déclaration d’Incheon et Cadre d’action pour la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 4 : http://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/education-2030-incheon-framework-for-action-implementation-of-sdg4-2016-fr.pdf
  3.  Partenariat mondial pour l’éducation : https://www.globalpartnership.org/fr/blog/reparer-des-reves-brises-faire-face-limpact-de-la-covid-19-sur-leducation-des-filles