Portrait de Gérald Auguste, coopérant volontaire à la vie associative
Portrait de Gérald Auguste, coopérant volontaire à la vie associative
C’est un beau dimanche après-midi dans le nord d’Haïti. Au milieu d’une foule attentive d’une quarantaine de personnes, une voix forte et pleine de conviction s’élève. C’est la voix de Gérald Auguste, un coopérant volontaire du programme PCV-Haïti, en assemblée générale extraordinaire avec les potiers membres de la Société coopérative pour le progrès (SOCOP) à Lory, dans le nord d’Haïti. Dans l’auditoire présent, des femmes et des hommes hochent la tête en approbation. M. Auguste a cerné les défis de la SOCOP et en est arrivé à proposer une solution qui l’aidera à se restructurer tout en contribuant à améliorer son fonctionnement. Les membres ont approuvé la création d’un premier comité axé sur la gestion de l’utilisation des installations et du matériel par les artisans. Ainsi, il y a une responsabilisation pour assurer le respect des lieux de travail par cette communauté d’artisans. Dans une semaine, ils voteront sur un nouveau statut adapté aux nouvelles lois du pays et la mise en place de règlements sur la gestion interne de la coopérative.
Mais qui est Gérald Auguste?
Gérald est un Canado-Haïtien. Il est né et a grandi à Pétionville, en banlieue de Port-au-Prince. Fils d’un père provenant du Cap-Haïtien et d’une mère de Jacmel, il passe son jeune âge entre la capitale et des visites chez ses grands-parents dans le nord et le sud-est du pays. Stimulé par un intérêt marqué pour la culture et la société l’entourant, il s’inscrit à la faculté d’ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, en anthropologie et en sociologie haïtienne. Ces études lui permettent de mieux saisir l’histoire et la nature de la « Perle des Antilles ».
Après ses études, il est appelé à travailler dans les dix départements du pays. C’est ainsi que, de fil en aiguille, il tisse des liens avec des instances de tous les niveaux tout en travaillant avec les plus démunis. Il découvre davantage les injustices de son pays, mais, grâce à ses connaissances acquises, qu’il utilise non seulement dans sa vie, mais aussi durant ses années universitaires afin de comprendre davantage les gens, et ainsi mieux les guider à adopter des façons de vivre permettant l’amélioration de leur qualité de vie. Il travaille également sur la bonne gouvernance. Éternel égalitaire dans l’âme, il ne laisse personne de côté. C’est toujours avec rigueur, intégrité et bonne humeur qu’il cherche de solutions. Il est déterminé à améliorer le sort de ses compatriotes et ne lèse aucun effort pour y arriver.
La coopération canadienne en Haïti et le PCV-Haïti
La présence de la coopération canadienne est très importante en Haïti. Elle permet de former des cadres sur le plan institutionnel, en bonne gouvernance, mais également de former des professionnels dans bon nombre de domaines. « C’est une coopération qui doit continuer, on a besoin de ça. Il nous manque de cadres, il nous manque de nouvelles technologies, nous ne sommes pas assez équipés pour certaines choses ou nous n’avons pas l’expertise. La coopération offre des formations et des appui-conseils. Je pense que c’est très bénéfique pour la population. »
Le PCV-Haïti offre cet apport dans le pays et la présence de Gérald est sans aucun doute une valeur ajoutée au programme. Il connaît non seulement le terrain, mais également les gens, la culture et il sait bien s’intégrer. C’est ainsi qu’il se trouve à appuyer une association vaudoue près du Cap-Haïtien. Cet organisme veut s’ouvrir au monde et contribuer à la démystification de certains de leurs codes. « C’est la première fois officiellement que je vais travailler de près dans une structure vaudoue, mystique et initiatique, de percer certains mystères, mais ils sont très à l’aise avec moi. Dès mon arrivée, il me considère comme si j’étais un membre du temple, je ne représente pas une menace. » C’est ainsi qu’il est, Gérald, capable de s’adapter, de gagner la confiance des gens pour mieux les aider et on lui souhaite une bonne continuité dans son mandat.