La Dictée P.G.L. : c’est officiellement commencé!

Le mois de janvier est entamé, ce qui signifie que les écoles démarrent officiellement le projet de La Dictée P.G.L. Les élèves et les enseignants ne
cueillette-partage-2 chômeront pas : au menu, plusieurs activités pédagogiques autour du thème de l’alimentation. Ils doivent notamment étudier les mots de vocabulaire, améliorer leur maîtrise de la langue française et se préparer à faire la dictée commanditée pour la Cueillette du partage.

 

La Cueillette du partage est un élément majeur dans le projet de La Dictée P.G.L. Les élèves amassent des fonds, qui sont divisés en deux : 50% reviennent aux écoles et 50% aux projets de la Fondation. Il faut donc les encourager et les soutenir dans leur démarche. Chaque année, les sommes amassées permettent la réalisation de grands projets, aussi bien ici qu’ailleurs. En tout, depuis la création de La Dictée P.G.L il y a plus de 25 ans, près de 27 millions de dollars ont été amassés, dont près de 12 millions ont été conservés et investis dans les écoles d’ici.  Ces montants d’argent permettent la mise en place de projets éducatifs, ou fournissent le financement nécessaire pour l’achat de livres, d’ordinateurs et de sorties culturelles.

 

img_0012-2Grâce à cette cueillette, plusieurs projets sont rendus possibles en Afrique de l’ouest et en Haïti. Voici quelques exemples : au Mali, dans le cadre des cantines scolaires, nous pouvons offrir 200 000 repas nourrissants chaque année, ce qui favorise l’apprentissage des élèves et diminue les taux d’abandon scolaire. Au Bénin, le Projet d’appui à la sécurité alimentaire et à l’amélioration nutritionnelle (PASAAN) permet d’améliorer la sécurité alimentaire et la situation socioéconomique des populations de 30 villages des communes de Comé et Grand-Popo.

 

Finalement, en Haïti, en plus de contribuer à la réhabilitation des infrastructures touchées par l’ouragan Matthew à l’automne dernier, la Cueillette du partage appuie notre projet en appui prénatal, périnatal, postnatal et nutritionnel (A3PN). Il s’agit d’un projet qui améliore l’offre de services de santé essentiels en renforçant 10 centres de santé dans les départements de Grand’Anse et du Sud.

Nouvelle mission dès le 10 janvier pour nos Éducateurs sans frontières

esf-fondation-paul-gerin-lajoie-janvier-2017Dans le cadre du programme Éducateurs sans frontières (ESF), Jacques Bilodeau, Denise Germain, Christiane Bruyère et Michèle Ladouceur partent en mission le 10 janvier à Trouin en Haïti pour mettre à contribution leurs expertises dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement.

Trouin a déjà été le passage obligé entre Port-au-Prince et Jacmel. Depuis la construction de la nouvelle route, l’ancienne route a été délaissée et Trouin a perdu une grande partie de sa vitalité économique. Étant loin de la ville, le personnel de direction et le personnel enseignant sont peu formés. De plus, les élèves de Trouin dépassent rarement la 9e année fondamentale, car ils échouent aux examens qui leur permettraient d’aller plus loin dans leur formation.

En partenariat avec l’École Presbytérale de Trouin, nos volontaires ont mis en place un projet dans les sept écoles environnantes. Plus précisément, les activités porteront sur l’accompagnement du personnel enseignant, la mise en place d’un réseau de prêt entre les bibliothèques et l’amélioration d’un projet d’autofinancement pour l’achat de fournitures scolaires.

Nous souhaitons à nos volontaires une mission productive et tout en sécurité.

Suivi de nos projets au Bénin

À la fin du mois de novembre 2016, Florence Massicotte-Banville, chargée de projets internationaux à la Fondation Paul Gérin-Lajoie, s’est rendu au Bénin afin de faire le suivi sur les différents projets en cours dans le pays.

rail-benin-fondation-paul-gerin-lajoieElle a rencontré l’équipe de notre ONG partenaire à Porto-Novo, le Réseau d’appui aux initiatives locales (RAIL), qui met en œuvre le Projet d’appui au parcours entrepreneurial des femmes de Porto-Novo (PAPEF), financé par le Ministère des Relations internationales (MRIF) et M. René Dupéré. Le projet, commencé depuis novembre 2015, est la suite du projet « Femmes de Porto-Novo » qui était mis en œuvre depuis 2003. L’approche est toujours la même : appuyer des groupements de femmes dans leurs activités génératrices de revenus (production de jus d’ananas, fumage de poissons, etc.) à travers des formations entrepreneuriales, des équipements, et un accès facilité au microcrédit. Florence a pu constater que le PAPEF a déjà des résultats prometteurs. En effet, 21 groupements totalisant 209 femmes sont appuyés par 7 groupements de femmes mentors, équipés pour la réalisation de leurs activités génératrices de revenus et accompagnés dans l’élaboration de leur plan d’affaires. Ces femmes se sont aussi autonomisées grâce à leur implication dans un processus d’alphabétisation de près de 5 mois qui tire maintenant à sa fin. Janvier 2017 est d’ailleurs le mois du 15e anniversaire du projet « Femmes de Porto-Novo » et une célébration aura lieu dans toute la ville pour souligner l’autonomisation des femmes.

L’objectif principal de la mission de Florence était toutefois le démarrage du projet d’Insertion durable des diplômés du secteur agropastoral (IDDA), ministre-benin-fondation-paul-gerin-lajoieinitiative de 5 ans au Bénin, au Mali et en Haïti financé par Affaires mondiales Canada, visant à appuyer l’insertion sur le marché du travail de 3000 jeunes finissants des établissements de formation technique agricole. Un de nos partenaires clés au Bénin est le Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle (MESTFP), ce pour quoi elle a eu l’honneur de rencontrer le ministre lui-même (sur la photo), M. Lucien Kokou, qui s’est montré très emballé par le démarrage du projet. La mission de Florence a donc servi notamment à rencontrer les différents partenaires (les 3 lycées techniques agricoles ciblés par le projet, le ministère, et autres) afin de confirmer les besoins et les attentes, et à planifier les premières activités à venir, soit le diagnostic des besoins des lycées et du ministère, l’étude de marché déterminant les filières porteuses qui seront ciblées par le projet, et la préparation de la première cohorte de finissants qui bénéficiera d’une formation améliorée, d’un volet de stage pratique en entreprise, et d’accompagnement en auto-emploi.

 

La nouvelle application gratuite TagVille, un jeu sur l’éducation financière pour les 9 à 14 ans !

Depuis plusieurs années, La Dictée P.G.L. a développé des activités pédagogiques interactives en éducation financière. Aujourd’hui, la Fondation Paul Gérin-Lajoie est fière d’annoncer la parution de TagVille, une application-jeu unique pour apprendre les principes de gestion financière en s’amusant. Ce projet a été rendu possible grâce à l’appui financier du Fonds pour l’éducation et la saine gouvernance de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Cette application-jeu vise à sensibiliser les jeunes âgés de 9 et 14 ans à l’éducation financière. Ce véritable jeu de gestion permettra aux jeunes de développer leur capacité de jugement pour prendre des décisions appropriées en gérant adéquatement leurs finances.loadingtitle

Dans un décor rempli de graffitis, où les personnes se déplacent à l’aide de planches volantes, une famille se mobilise pour venir en aide au groupe musical de l’heure qui a perdu ses instruments de musique. Le défi : gagner assez d’argent et bien le gérer afin d’acheter de nouveaux instruments de musique pour permettre à l’orchestre de tenir le concert.

Tout au long de son parcours, le joueur doit trouver un équilibre entre l’accumulation de richesses (l’argent gagné), la consommation (le niveau de bien-être de la famille et de la communauté) et les engagements sociaux (ramener la musique dans la ville). L’objectif est d’amener le joueur à gérer son budget afin de progresser, jusqu’à la réussite complète dans un délai le plus court possible.

Cette application conçue pour les jeunes peut bien sûr être exploitée en classe par les enseignants qui cherchent des manières interactives pour aborder des questions financières avec leurs élèves.

À notre connaissance, il s’agit de la première application-jeu au Québec qui aborde de façon ludique un ensemble de notions financières, et qui peut aussi être utilisée en famille. En effet, c’est l’outil parfait pour les parents qui désirent sensibiliser leurs enfants et discuter avec eux des questions financières.

Avec Tagville, devenez des consommateurs avertis et responsables tout en vous familiarisant à des notions d’éducation financière!

À vous de jouer!

L’application Tagville est disponible gratuitement sur Apple Store et Google Play.

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Daniel Aubin à la direction générale

Le 18 octobre dernier, le conseil d’administration de la Fondation Paul Gérin-Lajoie a procédé à un remaniement du conseil de direction. M. Daniel Aubin a été promu au titre de directeur général.

Entrevue avec un homme humain et énergique.

M. Aubin, depuis combien de temps travaillez-vous à la Fondation Paul Gérin-Lajoie?

Daniel Aubin : J’ai commencé à la Fondation il y a 8 ans. À l’époque, on m’a embauché comme directeur du développement et daniel-aubinde la collecte de fonds. Au fil des ans, mon poste a changé pour celui de directeur principal, mais ma mission première est toujours demeurée la même : amasser des fonds afin de mettre sur pied les meilleurs projets et faire la différence autour de nous.

Que faisiez-vous avant de travailler pour la Fondation Paul Gérin-Lajoie?

Daniel Aubin : Cela fait 23 ans que je travaille en coopération internationale. C’est toute ma vie et je ne voudrais faire rien d’autre. Auparavant, pendant 15 ans (dont 4 années au sein de la haute direction), j’ai travaillé pour CARE Canada, une grande ONG canadienne, surtout connue pour son travail en urgence humanitaire.

Quel sera votre style de gestion au sein de la Fondation?

Daniel Aubin : La bonne gouvernance sera au cœur de mes actions. Lors de ma nomination au poste de directeur général, le conseil d’administration a aussi supprimé deux postes de direction dans le but de réduire les coûts et d’accroître l’efficacité de nos opérations. Je veux m’assurer de gérer les opérations de la Fondation dans les règles de l’art et de toujours traiter avec respect les donateurs et les bailleurs de fonds, puisque sans leur soutien, la Fondation n’existerait pas. De plus, je veux consacrer tout mon temps et mon énergie à ce qu’on fait de mieux à la Fondation : améliorer la vie de nos bénéficiaires grâce à l’implantation de projets concrets et performants en éducation et santé maternelle.  J’ai également la chance de diriger une équipe solide qui travaille très fort et surtout, qui est aussi passionnée que moi.

En terminant, pouvez-vous me nommer quelques projets importants sur lesquels vous travaillerez durant la prochaine année?

Daniel Aubin : Évidemment, au Canada, La Grande Dictée P.G.L., qui existe depuis 1991, est notre événement phare. À ce jour, 96 000 élèves sont inscrits, soit  20 000  de plus que l’an passé à la même date…et ce n’est pas terminé! Cela nous rend très fiers. Ce projet a un impact important pour les enfants d’ici et d’ailleurs : 50% des fonds amassés sont gardés dans les écoles participantes et l’autre 50% est désigné au financement de nos projets en Haïti et en Afrique de l’Ouest.

Nous avons plusieurs projets en Afrique, notamment le Projet d’appui au développement et à l’intégration de l’apprentissage (PADIA) au Sénégal et le projet d’Autonomisation des femmes et des jeunes filles rurales dans les filières du maraîchage et du sésame (AFFIRMS) au Mali. Nous venons aussi de mettre sur pied le Projet d’insertion durable des diplômés du secteur agropastoral (IDDA), en simultané dans trois pays (Bénin-Mali-Haïti). Finalement, nous sommes présents plus que jamais en Haïti, notamment avec le projet A3PN pour la santé maternelle et infantile. Et bien sûr, au cours des prochains mois, nous travaillerons d’arrache-pied pour la reconstruction d’Haïti, notamment en réhabilitant les dix centres de santé dans la région de Cayes et de la Grande Anse  qui ont été  durement touchés par l’ouragan Matthew en octobre dernier. En terminant, mon projet coup de cœur, la reconstruction et le soutien de l’orphelinat et de l’école St-François d’Assise à l’île à Vache en Haïti, qui a été fondé par  Sœur Flora Blanchette, une Québécoise qui habite en Haïti depuis 30 ans. Parmi les actions concrètes que nous avons effectuées, nous avons livré 2125 kilos de riz pour les 303 enfants de l’école.  La Fondation a aussi réparé le toit de l’école et nous allons nous assurer que ces enfants reçoivent une éducation de base.  Je termine en vous remerciant tous de votre généreux soutien.

Visite des cantines au Mali

Mali, 14 novembre 2016 – Notre chargée de projet, Sophie D’Aoust, est présentement en mission au Mali. Elle nous raconte sa visite des cantines :

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« Après deux heures de route de Bamako, on découvre deux écoles qui débordent de vie et d’énergie : Mafeya et Feya. J’ai eu la chance de visiter Mafeya à l’heure du repas. Pas facile de contrôler 300 enfants le ventre creux! Cinq cuisinières ont préparé pour les enfants un plat de riz avec poisson fumé.  »

On lui offre un plat et elle le partage avec les enfants. Elle observe : « Le riz est adoré par les enfants de l’école qui n’ont pas l’habitude d’en manger à la maison. La vitesse à laquelle ils ont terminé leur plat en témoigne d’ailleurs! »

 

Ces cantines offrent des repas pour moins que 32 sous par enfant par jour et font la différence entre la fréquentation et l’absentéisme aux cours d’après-midi. Ce programme est en grande partie financé par les Fondations Howick et Larry Cookie, mais aussi par la Fondation et par les communautés. Celles-ci contribuent jusqu’à 40% des repas.

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Sa visite lui a aussi permis d’évaluer les impacts des conflits qui ont secoué le nord du Mali. Dans cette région, les cantines dans le sud du Mali sont grandement délaissées. Le Programme d’Alimentation Mondial ne se trouve maintenant qu’au Nord. Pourtant les besoins sont criants et on voit sur le terrain l’importance de ces actions.

 

Les inscriptions vont bon train pour La Dictée P.G.L. du 150e : Les escales de l’histoire

Marqué du sceau des projets Signatures pancanadiens du gouvernement du Canada dans le cadre des festivités entourant le 150e anniversaire de la Confédération, ce projet d’envergure de la Fondation Paul Gérin-Lajoie repose sur une précieuse collaboration avec VIA Rail et la Ligue nationale d’Improvisation (LNI).dictee150e_

Les jeunes du secondaire à travers le Canada auront  la chance de prendre part à des activités où les défis linguistiques croiseront le fer avec l’histoire et la diversité culturelle. En plus d’un concours de dictée, d’un concours de rédaction et d’un projet de création virtuelle, une série d’ateliers et de matchs d’improvisation de la LNI sur des thèmes historiques se dérouleront dans cinq gares à travers le Canada (Halifax, Vancouver, Winnipeg, Toronto et Montréal) au printemps 2017. Un spectacle de clôture est prévu dans la région de la capitale nationale.

Misant sur la participation des écoles, cette édition spéciale crée un espace d’échange et de partage unique pour toutes les communautés francophones de manière à tisser des liens durables. Des auteurs des différentes régions du Canada seront notamment invités à rédiger les dictées des finales régionales.

La Fondation Paul Gérin-Lajoie aimerait remercier l’Alliance des radios communautaires du Canada (ARC du Canada), MAtv, le Canal Savoir, Francolab et le Musée canadien de l’histoire pour leur appui dans le cadre de ce projet unique.

Les écoles secondaires canadiennes ont jusqu’au 20 janvier 2017 pour s’inscrire à cette édition spéciale!

La Dictée P.G.L. : pour contrer la mélancolie des refroidissements automnaux

L’époque des moissons tire à sa fin gentiment et l’hiver s’installe pour les prochains mois. La Fondation étire cette période et récolte toujours des inscriptions pour La Dictée P.G.L., son grand projet éducatif.dictee_photo

Vous avez encore tout le mois de novembre pour inscrire votre école à La Dictée P.G.L. Plus de 70 000 élèves de 300 écoles sont déjà inscrits à la nouvelle édition 2016-2017, intitulé Le monde dans mon assiette. Cependant, ça ne représente que la moitié de l’objectif. Contribuez à ce que les récoltes soient plus productives et participez en grand nombre à La Dictée P.G.L.!

En participant à La Dictée P.G.L., vous pouvez offrir à vos élèves une expérience unique. Ce projet permet aux jeunes :

  • De s’impliquer dans un projet de partage, de solidarité lié au vivre ensemble;
  • De vivre une expérience amusante et enrichissante à travers différents concours au niveau régional, national et international;
  • D’améliorer leur connaissance de la langue française dans une ambiance ludique.

Restez à l’affût de nos activités sur notre page Facebook, sur notre fil Twitter ou encore sur notre page web!

Ces femmes qui se taillent une place dans un « monde d’hommes »

« Je n’ai jamais souffert d’être une femme. J’ai toujours su faire valoir mes compétences. Dans un milieu où c’est très difficile économiquement, j’ai toujours eu la chance d’être considérée comme une personne à priori compétente ».

C’est avec son regard franc et sa prestance naturelle que Martine Chandler nous a accueillies chaleureusement dans les bureaux d’Hibiscus, sa compagnie multimédia basée à Port-au-Prince. Dès les premiers instants de l’entrevue, on a senti tout de suite l’approche humaniste de cette femme d’affaires, alors qu’elle a préféré s’assoir à nos côtés, plutôt que de garder une distance, de l’autre côté de son bureau.

Mme Chandler, directive exécutive de la Chambre de commerce et d’industrie haïtiano canadienne (CCIHC) pendant plusieurs années, estime avoir fait du chemin en ce qui concerne son développement personnel, notamment par l’entremise du Programme de coopération volontaire canadien (PCV-Haïti).

« Il y a une autre façon de faire le développement économique, envisageable pour notre pays. Lorsque je suis partie en mission au Canada avec le PCV-Haïti, on nous a fait rencontrer des membres du réseau solidaire et ç’a été bénéfique pour la CCIHC et pour notre développement personnel. On nous a appris comment faire efficacement le réseautage et aller au-devant des gens qui nous semblaient inaccessibles », raconte-t-elle, le sourire aux lèvres.

Cet appui lui a donc permis de s’émanciper davantage dans toutes ses activités professionnelles, mais aussi d’encourager d’autres femmes à prendre leur place. « Le milieu des médias est généralement constitué d’hommes. Alors quand je rencontre une femme, je la pousse, je lui donne les formations nécessaires… j’essaie de faire cette différence-là », avance-t-elle avec conviction.

Si Mme Chandler envisage même de réaliser des conférences pour aider la relève entrepreneuriale féminine sur l’émancipation de soi et le sens du leadership, sachez qu’elle transpose aussi ces valeurs dans sa vie familiale, auprès de sa fille qu’elle veut amener à «pop it out», comme elle se plait à le dire!entrepeunariat_1

Un combat de tous les instants

De toute évidence, la CCIHC valorise l’apport féminin dans le monde des affaires, puisqu’au cours des dernières années, elle a su organiser plusieurs formations et activités de réseautage dédiées aux femmes, en collaboration avec les coopérants du PCV-Haïti. En tant que membre du conseil d’administration et ex-présidente de la CCIHC, Nathalie Pierre-Louis Laroche reconnaît les nombreux efforts qui ont été faits, de part et d’autre, pour stimuler l’engagement des femmes dans la communauté d’affaires haïtienne.

À titre de fondatrice de Crescendo, une compagnie qui se consacre à la responsabilité sociale des entreprises, Mme Laroche est reconnaissante de l’appui qu’elle a obtenu de la part du PCV-Haïti, dans un contexte où le développement des affaires est ardu. « Être entrepreneur en Haïti, c’est un combat quotidien. Il faut vraiment avoir l’âme. La logistique, les infrastructures, l’électricité, l’eau, on se bat pour tout! On se bat aussi à travers des périodes d’instabilité politique », souligne celle qui doit conjuguer son rôle de femme d’affaires, d’épouse et de mère.

Il y a aussi cette « peur » de se lancer en affaires, comme le témoigne Mirlande Bernard, secrétaire administrative à la CCIHC. Pour celle qui ne cache pas son désir de lancer sa propre entreprise, Mme Chandler est devenue un exemple de réussite, une inspiration pour elle. Comme quoi il est possible de réussir dans ce milieu traditionnellement réservé aux hommes.

« Les femmes d’affaires sont peu nombreuses, mais elles sont efficaces. Avec le PCV-Haïti, le monde des affaires est devenu une révélation. J’ai vraiment découvert ce qu’est l’entrepreneuriat féminin », se réjouit celle qui a participé tout récemment à une formation donnée par la coopérante Anna Adulcia Gaspard et le coopérant Christian Legault, du PCV-Haïti, sur la recherche de financement, le réseautage et le langage non verbal.

Au-delà de sa volonté de mettre de l’avant les femmes dans le milieu des affaires, Martine Chandler déplore cette tendance de la communauté à sous-estimer ses actions. « Historiquement, on a dévalorisé la population haïtienne. On ne nous a pas appris à croire en nous », regrette-t-elle. Malgré tout, cette dernière s’évertue, à travers ses émissions de télévision, à redonner la parole aux gens du peuple, à faire connaître les actions des intervenants des quartiers populaires, entre autres, et à valoriser l’apport de tous les acteurs de la société.

Alors, s’il y a une leçon à retenir de ces femmes entrepreneures: il faut croire en ses moyens et être solidaires. Coûte que coûte.

À propos du PCV-Haïti

La Chambre de commerce et d’industrie haïtiano canadienne (CCIHC) est appuyée par le Programme de coopération volontaire d’appui à la gouvernance, à l’éducation et au développement économique en Haïti, qui est géré par un consortium de quatre organisations canadiennes. Le Centre d’études et de coopération internationale (CECI), l’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC), la Fondation Paul Gérin-Lajoie (FPGL) et le Service d’appui canadien aux organismes (SACO). Ce programme est financé par Affaires mondiales Canada. Fondée en 2004, la Chambre de Commerce et d’Industrie Haïtiano Canadienne contribue au développement des affaires de ses membres par la création d’échanges commerciaux entre un réseau d’entreprises canadiennes et haïtiennes.

Photo : Martine Chandler, fondatrice de l’entreprise multimédia Hibiscus. (Photo : Josianne Desjardins)

Josianne Desjardins – Collaboration spéciale – Programme de coopération volontaire canadien (PCV-Haïti)